"La Cerisaie" Acrylique sur toile - 2012 80x80 cm
"La Cerisaie"
Acrylique sur toile - 2012
80x80 cm
La Cerisaie (détail)
Ainsi ce monde-là n’existe déjà plus
Vaincues les heures blanches de neiges amoncelées
D’où pensives dormeuses harassées de légendes
Rêvaient les eaux des steppes et des plaines oubliées
Et cependant le monde alors n’existait presque plus
Celui d’avant
De baies sauvages et de chemins perdus
Des frais pieds d’aubépine et de mousses aux fontaines
Inaudible cosmos sous les pas étouffés
Brouillant les pistes effaçant nuits fleuves et misère et vastes plaines
Laissant nos voix défaites et sans écho pensif
Dans la brume attentive qui sans cesse renaît
La si fidèle qui n’a que faire de nos mondes
Peuples d’enfants joueurs dans la poussière des étés
Ensevelir les hommes est tâche utile et si discrète
°°°
Un vent nouveau un autre hiver s’en est venu porteur de cicatrices
Clameurs du monde frémissant des nuits si sanglantes à venir
Ce monde-ci ouvre un abîme
A coups de serpe A tire d’âmes aux mains poudreuses
Un flot ardent et dérouté et d’espèce nouvelle a rompu nos mémoires
Et dévorant d' ongles avides
A coups de hache sous l’aubier
Le rideau que l'on tend abrite du dehors
L’âpre morsure des clairières
Nouvel airain tel un poison autrement redoutable
Le maléfice s’emploie à détruire les traces
Ce qui naît et accable
S’engloutit à nos yeux de longtemps prévenus
Nos yeux fidèles aux aurores anciennes
Je suis là-bas toujours à l’orient de mes rêves
Las de nos vies nous ne savons ni ne voulons ce que pouvons
Et ce qu’étaient nos pères
Sur un chemin si familier et qui souvent nous désespère
Nous rappelant sans fin le cri tremblant des âmes mortes
JBD